Les élèves indiens ont repris le chemin de l’école, ce qui signifie que
nous sommes à la fin de l’été à Chennai et quelques signes perceptibles comme
par exemple, un ciel gris et quelques gouttes de pluie devraient annoncer la
petite mousson. Les premières pluies doivent normalement faire baisser le
thermomètre et annoncer l’automne…
Avant la reprise des écoles, les journaux ont longuement parlé des résultats
des concours d’entrée dans les universités prestigieuses de Chennai, étalé les
photos et les notes des heureux récipiendaires, évoqué les malheureux évincés
et prodigué des conseils aux parents de ceux-ci pour éviter les suicides.
De nouveau, les ribambelles d’enfants en uniformes de différentes couleurs
selon les écoles défilent le long des routes. La reprise scolaire est attendue
des parents pour se libérer des enfants mais redoutée à cause des difficultés
pour les plus modestes à payer les inscriptions, acheter les uniformes, les
livres et crayons. Un budget phénoménal au regard de leur salaire !
« Mais pourquoi mettez-vous vos enfants dans des écoles dites privées
si les écoles gouvernementales sont pratiquement gratuites ? » ais-je
demandé aux personnes qui travaillent chez nous
« Les écoles gouvernementales ne sont pas sûres, on ne surveille pas
assez les enfants, ils sont livrés à eux-mêmes » m’ont-ils répondu.
Les
frais d'inscriptions à l'école pour les deux enfants de Jayanthi ou de
Sivakumar, le jardinier sont de 7000 rs pour l'année sans compter les achats de
livres et d'uniformes. Presque un mois de salaire... L'entrée à la High school du fils de Mani,
mon chauffeur est de 35 000 rs pour l'année. C'est pourquoi ils comptent
beaucoup sur nous, les employeurs expats pour les aider... Je pense que
l'éducation des enfants est une priorité.
Dans le journal, on a annoncé l’invasion de certains quartiers de la
périphérie de Chennai par les singes. Cet animal parait plus sympathique que le
serpent mais peut être aussi dangereux surtout quand il cherche de la
nourriture.
En Inde, les animaux même sauvages sont présents partout jusqu’au cœur des
villes parce que leur vie a toujours été étroitement liée à celle des indiens,
en témoignent leurs nombreuses représentations dans l’hindouisme mais aussi parce que la ville empiète de plus
en plus sur leur territoire. Il y a de plus en plus d’attaques d’éléphants, de
léopards ou de tigres dans certaines villes qui jouxtent les territoires des
animaux sauvages.
A Chennai, nous sommes rassurés, nous n’avons affaire pour le moment qu’aux
chiens errants, aux serpents, aux rats et parfois aux singes, ce qui est déjà
pas mal.
A priori, c’est une véritable armée de singes qui provoque des ravages dans
les habitations et les cultures qui bordent l’OMR, la route parallèle à l’ECR,
celle que nous habitons.
Les singes rentrent dans les habitations pour piller la nourriture et au
passage dérobent les ustensiles qui leur plaisent, les couvertures… Voleurs mais
aussi vandales, ils déchirent les vêtements étendus sur les terrasses et se
baignent dans les réservoirs d’eau.
Ils déracinent les plantes à tapioca, mâchent les fleurs de bananier,
éventrent les noix de coco, d’arachide et se délectent des mangues dont la
saison est commencée.
Les parents n’osent plus laisser les enfants sans surveillance pour aller
travailler aux champs.
C’est une catastrophe économique pour les agriculteurs qui n’ont plus rien
à vendre au marché tant le pillage a été important.
La seule solution, d’après un responsable forestier serait de stériliser les mâles dominants et les
femelles matriarcales afin de réduire leur population
C’est la chaleur torride (je vous l’avais dit qu’elle était torride !)
associée au manque de nourriture et d’eau qui poussent les singes à quitter les
branches des arbres de leur forêt. Probablement que leur espace naturel est de
plus en plus grignoté par la civilisation et l’urbanisation. Toujours le même
problème !
Des agents forestiers piègent les animaux pour les relâcher dans des
endroits plus éloignés mais ils reviennent… malins comme des singes !
Nous avons déjà eu la visite, non pas d’une armée, mais d’un singe, deux jours de suite dans notre ancienne maison. Il est arrivé par la plage, a grimpé dans un cocotier et nous a observé un bon moment. Il n’avait pas l’air agressif et a sauté de cocotier en cocotier pour redescendre et repartir comme il était arrivé.
Nous avons déjà eu la visite, non pas d’une armée, mais d’un singe, deux jours de suite dans notre ancienne maison. Il est arrivé par la plage, a grimpé dans un cocotier et nous a observé un bon moment. Il n’avait pas l’air agressif et a sauté de cocotier en cocotier pour redescendre et repartir comme il était arrivé.
Dans notre
nouvelle maison, j’en ai vu un qui courait sur le mur du jardin. Je n’ai pas eu
le temps de le fixer à la postérité mais il reviendra sûrement !
Et nous
avons aussi d'autres habitants dans notre jardin...
Et puis, il y a ceux que l’on devine mais que l’on ne voit pas…et que l'on souhaite ne pas voir...