Proverbe indien : Tout européen qui vient en Inde acquiert de la patience s'il n'en a pas et la perd s'il en a.


lundi 28 novembre 2011

Petites nouvelles brèves et humides...

Nous le savions, après l'accalmie, il devait pleuvoir de nouveau, la mousson est normalement installée jusqu’en décembre.
Nous sommes partis faire une escapade de deux jours à Bombay (récit et photos dans prochain billet, l’actualité du jour étant à la mousson) et il pleuvait des cordes à Chennai quand nous avons gagné l’aéroport jeudi matin de bonne heure… Le thermomètre a atteint des baisses spectaculaires avec un minimum de 22°C !
Pour nous c’est la première mousson, normal que nous soyons impressionnés mais pour les indiens c’est la énième et nous avons l’impression pourtant que c’est la première pour eux également !
Tous les jours, dans le Times of India, les photos d’inondations s’étalent sur les premières pages à renfort d’articles sur les réservoirs qui débordent, la colère des habitants dont les maisons sont inondées, les coupures d’électricité, la propagation des maladies, les dizaines d’arbres qui sont déracinés, les véhicules bloqués dans l’eau, entrainant des problèmes de trafic indescriptibles et des conditions sanitaires déplorables toujours pour les plus pauvres. 





Mais que fait l’Etat du Tamil Nadu pour prévenir ces inondations ? Aux dires des habitants, rien ou pas grand-chose, Il attend que ça passe comme l’année dernière et les années précédentes, Il promet de prendre des mesures, de dégager des budgets pour agrandir les réservoirs, d’installer des systèmes de drainage, etc… Il fait confiance à la météo rassurante qui dit que les pluies devraient se calmer prochainement (après la pluie, le beau temps, c'est bien connu).
En attendant, Il ré-ouvre les vannes des réservoirs de cette eau précieuse qui manquera peut-être si la sècheresse sévit dans quelques mois, pour la laisser s’écouler dans la rivière Adyar. Il rassure en affirmant que la dite rivière ne débordera pas alors que des résidents témoignent qu’une cinquantaine de maisons du quartier de Nandambakkam près de l’aéroport ont été inondées après l’évacuation de l’eau du réservoir. Ces mêmes habitants affirment que la rivière ne peut plus s’écouler normalement à cause de la construction d’un pont supportant une nouvelle piste pour l’aéroport. Mais qu’ils se rassurent, un « responsable » de l'aéroport principal a déclaré que le niveau d'eau, avait atteint le pont secondaire mais que la piste et le pont principal étaient encore à deux mètres de l’eau.
«  La structure a été construite pour résister aux inondations et nous espérons qu’elle résistera à la montée des eaux », a déclaré textuellement le fonctionnaire. Il a ajouté que la construction de ce pont de 200 m à travers le fleuve, soutenu par 477 piliers en béton n'avait aucune incidence sur le flux normal de la rivière.
«Avant la construction de la piste, nous avons fait une étude et avons constaté que la rivière pourrait s’élargir de 140m à 200m. Il y a assez d'espace pour que l'eau s’écoule sous le pont», a ajouté une autre autorité, dite « Autorité aéroportuaire de l'Inde ».
A quoi les résidents répondent qu’avant la construction, l’excès d’eau provenant de l’écoulement du réservoir et se déversant dans la rivière pouvait s’écouler naturellement en rigoles sur les terres. Maintenant, il n’y a plus d’espace pour l’écoulement naturel et l’eau monte dans les habitations. Le fameux problème des eaux de ruissellement que l’on retrouve dans tous les pays du monde !
Bon, la prochaine fois que nous décollons de Chennai et qu’il pleut, faut-il s’inquiéter du choix de la piste de décollage en plus de vérifier la liste noire des avions ?








Dans le journal ce matin…des détails pourraient faire sourire au-delà de la tragédie…tant ils paraissent incongrus...

" Au moins 11 personnes sont mortes accidentellement dans des inondations ce week-end.
V Vasuki, 14 ans, se baignait dans la rivière dimanche après-midi quand elle a été emportée par des crues éclair. 
En Villupuram, Papayee Ammal, 47 ans, a été électrocuté samedi soir et S Saravanan, 28 ans, a été retrouvé mort près d'un lac le dimanche matin. 
R Murugan, 25 ans a été électrocuté quand il a essayé d'éteindre une lumière.
A Madurai, un homme nouvellement marié a été électrocuté alors qu'il tentait de fixer un interrupteur. 
Sakthivel, 42, conseiller municipal, a été électrocuté alors qu'il était de réparer un moteur dans sa ferme. 
Une femme de 57 ans originaire de Periyakulam a succombé à ses blessures suite à l'effondrement d'un mur.
R Karthik, un gendarme, a été électrocuté dans son poste de police en utilisant son téléphone portable qui était branché sur une prise électrique…

Mais toutefois le personnel de service d'incendie a sauvé 14 personnes qui étaient prises dans des crues. Deux décès ont été signalés dans Pudukottai district. Des villages situés au bord des rivières de l’Etat du Tamil Nadu ont été évacués. La ministre du Tamil Nadu, J Jayalalithaa a annoncé que chacune des familles des victimes recevraient 2 lacks (environ 3000 euros)..."

Conclusion, les indiens n’ont plus qu'à prier maintenant que les réservoirs sont pleins à déborder, pour que la pluie s’arrête de tomber. Il serait bon que Chennai ne fasse pas concurrence à Bangkok ! 

Entre-temps, je me suis renseignée auprès de mon autorité compétente à moi (c'est à dire mon chauffeur)... Il est hindou mais à priori n'est pas un fervent pratiquant. Le voyant tous les matins peinturluré de blanc et rouge entre les yeux, je pensais qu'il allait au temple tous les jours... Que nenni ! C'est uniquement de la coquetterie. Il m'a même confié, à voix basse et avec un sourire fendu jusqu'aux oreilles via son rétroviseur, que non seulement il mangeait de la viande, mais aussi de la viande de boeuf ! Mais uniquement en dehors de chez lui. A priori, la religion commence ou s'arrête sur le pas de sa porte, tout dépend s'il sort ou s'il rentre !
Donc, le Dieu à prier, en pareilles circonstances est Indra, maître de la foudre, de l'atmosphère, des orages, de la pluie. Loin d'être un bellâtre, il est représenté sous les traits d'un homme puissant, au teint rougeâtre, avec 2 ou 4 longs bras, les yeux bandés et une fleur de lotus. Il est aussi considéré comme le dieu de la fertilité avec l'eau qu'il apporte à la terre. Il occupait une place importante dans le panthéon hindou et était le défenseur de l'humanité et des dieux contre les forces de mal. Il avait aussi le pouvoir de ranimer les guerriers morts qui ont péri sur le champ de bataille... Tout ceci au passé car à priori il s'est fait griller sa place au profit de Vishnu et Shiva et ses pouvoirs ont été amoindris par la même occasion !

Hier matin, j’ai accompagné Mathieu à l’école et nous avons pu nous rendre compte « de visu ». Un livreur de bouteilles d’eau, peut-être celui qui nous livre nos précieuses bombonnes d’eau minérale chaque semaine et sans qui nous ne pourrions pas vivre, s’est aventuré dans les flots avec son rickshaw et attend sans doute que quelques bonnes âmes lui portent secours. De l’entraide, il y en a… peut-être l’habitude de ne compter que sur eux-mêmes.
Et de notre côté, tout va bien, les privilégiés que nous sommes sont au sec pour le moment. La mer gronde et de la maison, je vois les vagues s’écraser dans un vacarme épouvantable. Les vitres sont devenues opaques avec les embruns, une couche d’humidité recouvre irrémédiablement tous les meubles pourtant essuyés chaque jour, une petite odeur de pourri flotte dans l’air, le sol décapé tous les matins est collant le soir et tous les insectes se réfugient à l'abri chez nous… que de menus détails… 

Au moment où j’écris ce billet, nous sommes mardi 29 novembre et effectivement le soleil tente une percée dans le ciel gris… La météo serait-elle fiable en Inde ?






mardi 22 novembre 2011

Qui a dit que les petites bêtes ne mangeaient pas les grosses ?

On peut être béni des dieux partout dans le monde mais plus particulièrement en Inde tant les divinités sont nombreuses et on peut aussi être béni par un éléphant et plus précisément par sa trompe !
Sans doute symbole le plus emblématique de l’Inde ancienne, utilisés lors des chasses aux tigres ou comme « véhicule » d’apparat pour les maharadjas du Rajasthan mais aussi travailleur de force pour abattre et transporter des arbres, tracer des routes, j’imagine que petit à petit, dans le monde moderne, il a fallu trouver de nouveaux métiers à tous ces éléphants. Dans beaucoup de pays d’Asie, ils sont utilisés pour l’amusement des tourismes. En Inde, puisque le dieu Ganesh a une tête d’éléphant, le raccourci a été vite pris : puisqu’on vénère Ganesh, on vénère tous les éléphants. A contrario, plus ils sont vénérés, plus ils sont maltraités !

Comme toute divinité qui se respecte, lors des festivals, les éléphants doivent défiler dans les processions. Sortis de leur habitat naturel, les forêts, on peut imaginer le choc pour les pachydermes contraints à circuler en ville au milieu des voitures, camions et bus. Régulièrement dans le journal, il est signalé des accidents mortels dans des cérémonies car paniqués par le bruit de la musique et des pétards (ici quand on est content ou quand on fait la fête, on fait péter des pétards tout au long de l’année…) les éléphants pris de folie piétinent allègrement la foule et tuent plusieurs personnes.

Régulièrement aussi, ils sont eux-mêmes victimes d’accidents mortels, renversés par des trains ou des camions, empoisonnés ou abattus par des villageois qui en ont marre que leur village soit ravagé par ces imposants mammifères ! Et on peut comprendre...
A la suite d’un mariage où un éléphant (probablement utilisé comme transport pour les mariés... ils auraient peut-être du choisir la traditionnelle calèche avec les chevaux, beaucoup moins dangereuse...) pris de panique à cause des pétards a blessé les invités, écrasé les voitures du cortège, déraciné tous les arbres rencontrés sur son passage et probablement ravagé la pièce montée, l’Etat de l’Uttar Pradesh s’est enfin posé la bonne question : « La vénération des éléphants serait-elle devenue déraisonnable ? ». A priori, ce même Etat a répondu oui à sa question, en effet l’éléphant s’il peut être sociable n’est pas très mondain. L’utilisation des éléphants dans les lieux très fréquentés de cet Etat est donc maintenant interdite.
 
Mais pas partout car à Pondichéry devant le temple de Manakula Vinayagar, nous avons rencontré une éléphante qui s’appelle Lakshmi. Dans l’hindouisme, Lakshmi est la déesse de la fortune et de l’abondance et elle est la femme de Vishnou.
J’imagine que la dite Lakshmi n’apporte peut-être pas la fortune à son cornac qui passe toute sa vie avec cette compagne quelque peu encombrante mais au moins elle lui assure un revenu quotidien.




Les marchandes de légumes, de fruits et d'offrandes installées juste à côté doivent y trouver également leur compte. 

En échange d’une pièce qu’aspire l’imposante pachyderme avec sa trompe pour la recracher habilement dans la main de son cornac ou bien contre un fruit ou un légume qu’elle enfourne illico dans sa brosse bouche et qu’elle ne recrache pas, vous recevez une petite accolade de sa trompe sur votre tête.




 
La bête n’est pas folle, vous avez beau vous planter devant elle, elle vous ignore tant que vous n’avez pas versé votre tribut… Et si cela tarde un peu, sa trompe se balade autour de vous pour chercher son dû.
Nous avons su entre temps que la belle était arrivée en 1997 à l’âge de 6 ans et que sa vie n’avait rien à envier au commun des indiens. Baignée, maquillée, parée de bijoux tous les matins, elle arrive au temple, bénit la statue de Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, reçoit une marque sur le front par le brahmane et s’installe devant le temple pour donner la bénédiction aux fervents et à tous les badauds, comme nous qui passions par là. J’imagine que ce n’est pas forcément la vie qu’elle a choisie mais… c’est la sienne aujourd’hui.
Si vous voulez subitement en savoir plus sur sa vie, quelqu’un a déjà interviewé son cornac !

Bien sûr, j’ai fait bêtement comme tout le monde, j’ai acheté des légumes pour Lakshmi. Mais ne nous y trompons pas, la belle a beau être élégante et avoir de belles manières, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que d’un coup de son appendice nasal elle pouvait m’envoyer valdinguer au fond de la ruelle. Drôle d'impression, la pichenette sur la tête, douce et ferme à la fois !




Bien éduquée mais parfois capricieuse, elle a refusé de bénir JM, peut-être que le légume n'était pas frais ?

Et vendredi, dans le journal...

Nous avons appris la mort de Machiniamma à l’âge de 23 ans.
Elle est morte bêtement, c’est le cas de le dire, de la morsure d’une toute petite bête, un rat, mais un rat atteint de la leptospirose. Cette même leptospirose que l'on attrape en se baladant pieds nus dans les eaux stagnantes des rues de Chennai pendant la mousson. Depuis le mois de janvier, Machiniamma n’était pas en forme et ne s’alimentait pas bien. Les docteurs n’ont pas trouvé tout de suite ce qu’elle avait. C’est en octobre seulement, après avoir perdu 200 kilos, qu’ils ont détecté qu’elle était atteinte de la leptospirose. Ne pouvant plus se le lever, elle est morte d'un arrêt cardiaque. 
Machiniamma était une éléphante. Elle venait d’une réserve et avait été offerte, en 1992, par un ministre, au temple de Devi Karumariamman (je vous laisse vous familiariser avec les noms indiens…).  Elle a eu des funérailles digne d'une reine et son cornac est inconsolable.


photo source internet

Si un éléphant peut mourir de la leptospirose après la morsure d'un rat... 

jeudi 10 novembre 2011

Incredible India !


Colliers de fleurs naturelles pour les cérémonies religieuses


Suite à un article que je viens de lire, vous aurez deux billets à lire aujourd'hui.


Demain, nous serons 11-11-11. Qu’en est-il en Inde, pays de croyances, de religion, de divinités où les chiffres ont aussi une très grande importance? 

Cet article lu dans le Times of India ce matin donne une petite idée sur la question :
Après les mariages, la numérologie est maintenant utilisée pour décider des jours propices pour les naissances d'enfants. Plusieurs demandes sont faites auprès des médecins pour planifier des naissances demain vendredi 11/11/11.
  
Des médecins interviewés sur le sujet se sont toutefois empressés d'ajouter que cela dépend de la santé de la mère et de l'enfant.
"Nous avons de nombreuses demandes de parents. Il a été possible de programmer trois naissances à ce jour. Si une telle demande est faite, nous expliquons aux parents les risques encourus » explique le gynécologue d’un hôpital de Chennai. Il insiste sur le fait que la plupart des médecins découragent les accouchements à une date particulière, même si les parents le demandent.

Un autre gynécologue a proposé à une maman dont l’accouchement était prévu le 9 novembre, si elle souhaitait reporter deux jours plus tard et elle a accepté.


Mais ce fait n’est pas nouveau en Inde. Un docteur témoigne que souvent des parents choisissent de faire naître leurs enfants à la date d’un festival d’une divinité.
 «J'ai eu des parents qui souhaitaient avoir leurs jumelles lors de Navami, disant que leur filles seraient accueillies comme deux déesses dans la famille. Souvent, les gens nous demandent de programmer des naissances à des dates et heures suggérées par les prêtres ». 
Ce médecin, ne manquant pas d’humour, témoigne qu’un jour elle a répondu à une mère qui souhaitait accoucher dans les cinq minutes, que le temps de la bonne augure serait le moment où l’électricité serait de nouveau disponible ! 

Un autre gynécologue a décidé d'accueillir son petit-fils le jour même où sa propre fille est née. Il a quand même ajouté : «Il est important que la grossesse soit à 37 semaines. Après quoi, on peut retarder de 7 à 10 jours, mais pas au-delà. Comme elles sont faciles à retenir, les naissances à des dates triples ont toujours été très demandées ».

Dans une autre maternité, quatre couples ont souhaité retarder la naissance de leurs bébés jusqu’au 11/11/11. Un des couples a poussé la précision jusqu’à demander l’accouchement à 11h11mn !

Incredible India !

Mais aussi dans la presse française, l'événement ne vous aura pas échappé :

En France, comme dans le reste du monde, des centaines d’événements, officiels ou non, sont programmées ce 11/11/11. Il faut dire que cet alignement exceptionnel n’arrive qu’une seule fois par siècle. Ici ou là sur la planète, des amoureux des dates faciles à retenir ont choisi ce jour-là pour se marier.





Il pleut, il mouille à Chennai

Nous sommes en pleine mousson. Je ne sais pas si les petits enfants indiens chantent la comptine : "Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille". Et il n'y a pas que les grenouilles qui se réjouissent, les indiens aussi. Chaque année, ils espèrent que ces pluies diluviennes vont remplir  les réservoirs pour une année complète. La mousson a débuté à l’heure, dernière semaine d’octobre pendant que nous étions à Goa. Elle a fait baisser la température aux alentours des 27°C.
"C’est l’hiver, Mam" m'a annoncé mon chauffeur, venu nous rechercher à l’aéroport. Je n'ai plus eu de doute sur la véracité de cette information quand j'ai vu, accrochées à une branche, les oreillettes "Burberry" molletonnées des gardiens, à faire pâlir d'envie le prince Charles. Effectivement, on frise le 18°C la nuit !
Et s'il fallait encore une preuve supplémentaire, ce matin, ma douche était plus fraiche, ce qui me fait dire que l’eau chaude qui coulait d’habitude en mince filet n’était pas l’œuvre du ballon d’eau chaude mais tout simplement due aux puissants rayons du soleil sur la cuve ! Moi qui pensais que j'étais la seule à Chennai à posséder une installation électrique hors pair ! 





Ouverture des vannes d'un réservoir à Chennai (source internet)
Des articles paraissent tous les jours dans le journal pour parler de la "bonne" mousson de cette année et ce matin, la presse annonce que déjà, les quatre réservoirs qui alimentent la ville sont déjà pleins et débordent. Pour éviter les inondations, des vannes sont ouvertes pour laisser échapper l’eau dans la Baie du Bengale.

Gâchis dénoncé par les habitants car depuis longtemps le ministère des travaux publics promet d’augmenter la capacité de stockage des réservoirs, pour suppléer aux besoins en eau de la population croissante. Régulièrement, des résidents se plaignent de ne pas avoir assez d’eau dans l’année ! Les robinets sont à sec ou bien tout simplement l’eau courante ne dessert pas certains quartiers. L’eau est alors livrée deux fois par semaine par des camions citernes reconnaissables à l'inscription "Drinking water" et tous les habitants viennent s’approvisionner avec des bonbonnes en plastique. 


 « Les partis politiques promettent des cadeaux pour des promesses de votes mais ce que veulent les gens ordinaires, c’est une solution durable à leurs problèmes » dénoncent les habitants de certains quartiers. Les deux problèmes principaux sont le manque d'approvisionnement en eau potable et l’amoncellement des déchets et poubelles dans les rues.


  
La mousson c'est aussi des rues inondées provoquant des embouteillages monstres, c’est le vent qui se déchaîne, déracinant les arbres centenaires sur les trottoirs de la ville, c'est des orages retentissants. C'est la multiplication des nids de poules, ou plutôt des nids d'autruches sur les routes déjà chaotiques.

C’est aussi l’eau qui stagne, faute d’égouts et qui trimballe déchets et immondices amoncelés un peu partout le long des routes apportant leptospirose, diarrhée et choléra.  Les femmes remontent leur sari, les hommes leur pantalon ou leur pagne, tout le monde patauge gaiement ou pas et la vie continue !
Depuis 2 jours le soleil est revenu et la température est annoncée à  32°C maximum. Ce sera un bref répit pour ceux qui vivent sur les trottoirs et essaient de s'abriter tant bien que mal sous des bâches de plastiques qui ne résistent pas au vent.

La sécheresse devrait durer quelques jours avant que les pluies ne se déchaînent à nouveau. Les indiens ne perdent pas leur sourire malgré les inconvénients et accueillent ces pluies comme un don des divinités alors vive la mousson !