Au marché de Pallavaram |
Pour porter chance à notre association, Jayanthi et Mani nous ont fait une pooja très émouvante.
Préparation du pongal, riz caramélisé que tout le monde se partage ensuite servi sur une feuille de bananier |
Allumage des mêches |
Les offrandes aux Dieux Ganesh et compagnie |
Au passage, je vous remercie pour votre fidélité, nous avons passé ensemble les 10 000 pages lues sur Good Morning Chennai. Je ne vous cache pas que je suis ravie !
En
attendant, futurs résidents à Chennai, vous pouvez demander la newsletter de
Chennai Accueil via ce blog. Les membres de l'association sont prêtes à vous accueillir, à vous
proposer activités, rencontres, sorties et vous conseiller dans votre
installation.
Pour
donner des nouvelles qui se sont faites rares depuis plus d’un mois, nous sommes
en pleine mousson. Celle-ci a démarré troisième semaine d’octobre par cinq
jours de pluie. Depuis, nous alternons jours de soleil et jours de pluie… La
température a baissé et oscille entre 26 et 30°C… Enfin, il fait frais ! L’eau
de la piscine n’est plus qu’à 29°C, il faut s’habituer ! Si, si,je vous
promets, j’ai du mal à y rentrer le matin.
Depuis
hier, nous sommes en alerte cyclonique. Le consulat de Pondichéry nous envoie
régulièrement des mises en garde, les écoles françaises et indiennes sont
fermées. Par contre, l’école américaine est toujours ouverte. Le pic du cyclone prévu à 17h ce soir est reporté demain... Wait and see !
Mais il pleut, il pleut des trombes d’eau... De quoi remplir les réservoirs d'eau du Tamil Nadu.
Mais il pleut, il pleut des trombes d’eau... De quoi remplir les réservoirs d'eau du Tamil Nadu.
Donc pour
cette deuxième année, contrairement au temps, le moral est au beau fixe. Certes, l’an dernier, la
gestion de ma fine équipe me prenait à plein temps et la valse des réparateurs
en tout genre ont bien failli m’envoyer dans une maison de fous. La situation
s’est nettement améliorée même si de petites pannes dont je vous épargnerai la
liste fastidieuse, viennent toujours ponctuer notre quotidien.
La
dernière date de cette semaine et n’est pas encore résolue : le tuyau
d’évacuation de la clim de notre chambre s’est soudainement bouché… Ce qui a eu
pour effet de nous réveiller brusquement en pleine nuit. En effet, l’eau s’est
accumulée dans l’appareil et s’est déversée d’un seul coup… sur nos têtes
puisque l’appareil est juste au-dessus. Une vraie douche !
A vrai
dire, je suis incapable de vous dire par quoi ou par qui je déteste le plus
être réveillée : par les meutes de chiens aboyant régulièrement la nuit ? Par l’appel à la prière des muezzins (nous avons deux minarets à proximité) à
4h30 du matin ? Par les musiques et chants des haut-parleurs des temples
hindous à 5h du matin ? Par le tintamarre et les cris des villageois qui
vivent autour de nous et se lèvent à 5h30 du matin ? Avec un peu de
chance, si on arrive à se rendormir, ce ne sera pas au-delà de 7h le week-end…
Les meetings politiques et autres fêtes d’anniversaire, mariage ou autres
prennent le relais. Si en temps habituel, tous ces bruits sont légèrement
masqués par le ronronnement de notre clim (un bruit en cache d’autres), depuis
la panne, il en est autrement !
Nous
n’avons toujours pas le téléphone mais la collection de clés 3G achetés chez
les différents opérateurs remplissent leur rôle.
La semaine
dernière, nous avons fait le Durga Pooja annuel qui consiste à bénir tout le
matériel de la maison y compris les voitures. Au vu du nombre de pannes du dit matériel (mis à part les voitures), je pourrais émettre quelques doutes sur l'efficacité de l'opération mais je n'en ferais rien ! Cette cérémonie est tellement importante pour ma fine équipe que nous y assistons religieusement.
Depuis
notre retour, j’ai restructuré ma petite entreprise et j’ai fait de la
compression de personnel. J’ai un peu moins de monde qui gravite autour de
nous : le jardinier est aussi gardien de jour, le gardien de nuit
est aussi pisciniste, Jayanthi est toujours là ainsi que nos deux chauffeurs.
Le
gardien de nuit a été promu pisciniste car il y a un mois, nous avons
craqué ! Celui qui venait pour entretenir la piscine s’arrangeait pour
être pile au rendez-vous de notre petit-déj matinal sur la terrasse à 6h45.
Nous l’avions donc, tous les matins, se dandinant en pagne à un mètre de nous, braillant
dans son téléphone coincé entre son épaule et son oreille et passant
l’aspirateur laconiquement d’une main. Au bout de deux mois d’avertissements
répétés, un beau matin, nous lui avons demandé de ne pas
revenir.
Et maintenant,
j’ai instauré une discipline de fer ! Le gardien de nuit/pisciniste doit
nettoyer la piscine avant 6h45 du matin, heure à laquelle JM et moi prenons notre
petit-déj sur la terrasse. Le nouveau jardinier/gardien de jour qui arrive à
7h30 le matin pour prendre la relève du gardien de nuit/pisciniste a
interdiction formelle d’approcher la terrasse de jardin avant 8h30… ce qui me
permet de faire ma gym dans la piscine. La tranquillité a un prix !
Mais je
vous rassure, ils ont encore de la ressource pour me déstabiliser et les
rechutes sont nombreuses.
Nous
avons donc un nouveau jardinier/gardien de jour, Ayapeune qui remplace Sivakumar.
Je vous
ai déjà parlé de Sivakumar, le jardinier qui travaille chez nous depuis
septembre 2011. Quand il s’est présenté la première fois, il était timide,
baissant la tête et osant à peine croiser notre regard.
Sivakumar embauché par Jayanthi pour faire la pâte à Chapati |
Sivakumar,
à qui un gardien de notre ancienne maison avait interdit de boire l'eau des
bouteilles que nous fournissions alors qu'il s'éreintait à nettoyer des
centaines de m2 de jardin, pendant que ce même gardien restait vautré comme un
pacha sur sa chaise, les bourrelets de son ventre débordant de sa chemise dont
les boutons menaçaient de vous sauter à la figure d’un moment à l’autre.
N'osant
braver quelqu’un qui, à priori, était supérieur à lui dans l’échelle sociale, Sivakumar
se désaltérait, sans rien dire, à l'eau du puits verdâtre jusqu’à ce que
Jayanthi m’avertisse…
Sivakumar que nous avions mis un mois et demi en congés payés, tout comme Jayanthi, lors de la recherche de notre nouvelle maison… en leur promettant qu’ils seraient toujours employés chez nous dans notre prochain logement.
Sivakumar que nous avions mis un mois et demi en congés payés, tout comme Jayanthi, lors de la recherche de notre nouvelle maison… en leur promettant qu’ils seraient toujours employés chez nous dans notre prochain logement.
Promu
gardien de jour et jardinier, il nous avait donc suivis dans notre nouvelle maison avec
un jardin aux dimensions plus raisonnables qu’il a bichonné à sa façon.
Je
l’emmenais en tournée dans les pépinières avec mon chauffeur, pour choisir de
nouvelles fleurs et arbres. Une haie de lauriers rose ici, des bougainvilliers
là, des hibiscus ailleurs... c’était bien plus intéressant que d’enlever les
mauvaises herbes et balayer les allées !
Il y a quelques mois, je suis tombée en arrêt devant les manguiers et les bananiers.
"Et si on plantait un manguier et des bananiers" lui ai-je dit "Dans combien de temps pourrais-je manger des bananes et des mangues? »
L’air
pensif, se grattant la tête, il réfléchit :
« Dans 6 mois, madam » a-t-il répondu pour me faire plaisir.
« Dans 6 mois, madam » a-t-il répondu pour me faire plaisir.
Sincèrement,
au bout de cinq mois, j’ai toujours des doutes sur le fait que nous mangions
des fruits d’ici un mois et même avant notre retour définitif en France !
Sivakumar, à qui un matin, j'ai demandé de l'aide pour nettoyer la piscine qui virait au vert granny Smith faute de bons soins de la part du pisciniste parti encore une fois au temple ou en vadrouille dans sa « native place ».
Sivakumar, à qui un matin, j'ai demandé de l'aide pour nettoyer la piscine qui virait au vert granny Smith faute de bons soins de la part du pisciniste parti encore une fois au temple ou en vadrouille dans sa « native place ».
"Sivakumar, vous ne voudriez pas apprendre à nettoyer la piscine et je vous donnerai en supplément le salaire du pisciniste »
« Oh non madam, je ne saurais jamais, c'est trop compliqué pour moi, je ne suis pas assez intelligent !».
« Bien
sûr que si, vous pourriez, il faut prendre de l’assurance, vous êtes tout à
fait capable d’y arriver, il faut trouver le moyen de gagner plus d’argent ».
La jolie femme de Sivakumar |
Et bien, Sivakumar m’a prise au mot, il a pris de l’assurance ! Au début du mois de septembre, il m'a annoncé, en se tortillant nerveusement les mains mais la tête bien droite, ses yeux plantés dans les miens et souriant de toutes ses dents.
« Madam, le mois prochain, je vous quitte, je change de travail, je vais vendre des glaces et livrer du lait tous les matins pour un propriétaire ».
J’en
suis restée comme deux ronds de flan !
« Mais
vous êtes sûr que vous allez gagner plus d’argent, vous avez un bon salaire ici
et je vous augmente ce mois-ci comme prévu ».
« Yes
madam, je vais gagner beaucoup d’argent car je vais livrer du lait tous les matins à
partir de 4h30 du matin et ensuite je vendrais des glaces avec ma femme dans la
boutique ».
« Mais,
vous avez déjà du mal à arriver à 8h30 tous les matins parce que vous voulez
prendre le breakfast avec votre femme et vos filles. Le propriétaire du magasin
vous a fait un contrat ? Vous êtes sûr qu’il vous paiera correctement ? Il
ne vous demande pas d’argent ?».
« Je
vous assure madam, le propriétaire est très gentil et m’a dit que ce serait
intéressant pour moi. Je pars dans trois semaines et je vais faire venir
quelqu’un de mon village pour me remplacer ici ».
« Madam, j’espère que vous viendrez a l'inauguration de ma boutique et vous pourrez dire à toutes vos amies de venir acheter de la glace chez moi »
Rien ne l’a fait changer d’avis, même pas le reste de la fine équipe, qui comme moi était bien dubitative sur la finalité de cette opération.
Donc, fin septembre, Sivakumar est parti vers son nouveau job. Le lendemain, il est venu me voir pour me dire qu’il était en train de repeindre la boutique et me présenter son remplaçant. Un jeune homme qui vient de son village… qui ne parle malheureusement pas anglais mais petit à petit arrive à remplir son rôle.
« Madam, j’espère que vous viendrez a l'inauguration de ma boutique et vous pourrez dire à toutes vos amies de venir acheter de la glace chez moi »
Rien ne l’a fait changer d’avis, même pas le reste de la fine équipe, qui comme moi était bien dubitative sur la finalité de cette opération.
Donc, fin septembre, Sivakumar est parti vers son nouveau job. Le lendemain, il est venu me voir pour me dire qu’il était en train de repeindre la boutique et me présenter son remplaçant. Un jeune homme qui vient de son village… qui ne parle malheureusement pas anglais mais petit à petit arrive à remplir son rôle.
Et
puis, plus de nouvelles de Sivakumar pendant deux semaines jusqu'à vendredi dernier. Jayanthi que j’ai interrogée a fini par
me cracher le morceau.
« Mam,
Sivakumar n’a pas pu avoir la boutique, le propriétaire lui a demandé beaucoup
trop d’argent. Maintenant, il travaille à la journée dans des jardins mais il doit
se lever très tôt et rentre très tard. Il m’a appelé hier et voudrait vous
voir mais il n'ose pas vous appeler ».
Sivakumar
est donc venu me voir vendredi dernier et m’a demandé de trouver un job dans une
autre maison pour son remplaçant pour que lui-même puisse revenir chez nous.
Devant chez lui alors que nous passions dans la rue |
Prochain billet, je vous emmène en voyage... au Sri Lanka