Les articles relevés dans le journal depuis
quinze jours étant très déprimants, je vous en parlerai une autre fois ou pas
du tout… Je vais plutôt vous donner quelques nouvelles de notre retour…
Tout va bien, la deuxième année nous semble plus facile, nous deviendrions presque patients, zens, voire fatalistes... Sauf pour la panne d'internet pendant quinze jours... Ce qui explique le silence sur mon blog, skype et mails... Nous avons deux clés 3G et une carte sim pour l'ipad chez un opérateur dont l'émetteur du quartier est tombé en panne ! Depuis, nous avons racheté une clé chez un autre opérateur... Je pense que nous allons finir l'année avec une clé 3G chez chaque opérateur au cas où ! Cela nous coûte une fortune mais c'est le prix à payer pour rester relier avec le reste du monde, en l'occurrence, vous !
J'essaie de rattraper le retard... en contre-partie, un peu d'indulgence sur le texte ou les fautes éventuelles...
Le mois
d’août, outre la fin du ramadan fêtée par les musulmans de Chennai, en témoigne la réduction
du nombre de chèvres au bord des routes, a été le mois des fêtes de quartiers
sur ECR à Chennai… Je ne sais pas si l’on peut assimiler ces festivités
aux fêtes des voisins pratiqués en France ? Chaque fête dure trois jours
(et surtout trois nuits !).
Cela commence dans le temple du quartier, vers 5h30
du matin, brutalement, un dimanche de préférence… avec une musique tonitruante
diffusée par des enceintes hautes comme un étage de maison. Les chants
nasillards féminins accompagnés par des notes aiguës de flûte alternent avec
des heures et des heures de battements de tambour. La mauvaise qualité du son équivaut à
supporter le lent crissement d’ongles sur un tableau noir.
Cette
succession de chants et de sons rythme la fête et bien malin qui peut dormir, mis
à part les sourds et les chanceux qui sont venus en Inde avec des boules Quiès.
Au cas où vous soyez trop loin du temple pour profiter de la cacophonie, des
haut-parleurs sont également disséminés tout le long de la rue principale. Un
soir où nous sommes rentrés tard, nous avons traversé le village de Panayur
sans âme qui vive dehors (le couvre-feu étant à 23 h) mais tous les
haut-parleurs crachaient de la musique à fond. Pour qui ? pour quoi ?
J’ai demandé
à Jayanthi, le lundi matin, ce qu’elle pensait de ces fêtes sonores, en voyant
qu’elle aussi elle avait des cernes et semblait épuisée :
« Yes,
mam, c’est la big fonction, pendant 3 jours et 3 nuits, j’habite à côté d’un
temple et il y a eu de la musique toute la nuit. Je mets du coton dans les
oreilles de mes enfants mais ils n’arrivent pas à dormir. Les étudiants se
plaignaient à la police ce matin car ils ne peuvent plus dormir, ni
étudier ».
J’imagine le
niveau sonore, sachant que nous ne pouvions dormir malgré les fenêtres fermées
et que le temple se trouve au moins à 3 km de distance de chez nous. A rendre
fous !
« Mais
je ne comprends pas, pourquoi met-on de la musique aussi forte toute la nuit,
personne ne peut dormir ! ».
« Yes »
avec un air de se demander pourquoi je cherche toujours à comprendre ce qui est l'évidence même.
« C’est comme ça à Chennai. Quand j’habitais à Bombay, les temples ne
pouvaient pas faire de la musique comme ça la nuit, c'est interdit ».
Et nous avons pu profiter de toutes les fêtes venant du sud, du nord, de l'est et de l'ouest du quartier.
Chez un de nos riches voisins indiens |
Donc, nous
sommes en septembre et les festivités sont terminées jusqu’aux prochaines dans peu de temps !
Si août est le mois des festivités, je pense que
septembre est le mois des moustiques, peut-être à cause des premières pluies… mais
ce n’est pas encore la mousson. A l’instant où j’écris, quatre énormes cloques
blanches gonflent sur mon bras et mon pied. Je viens d’assassiner le coupable,
de taille ridicule, à peine visible à l’œil nu. Plus ils sont petits, plus ils
sont hargneux. J’ai vérifié, il n’était pas rayé… Au début, je pensais que c’était
une blague, l’histoire des moustiques rayés qui donnent la dengue mais non, ils
sont bien rayés et ne piquent que le jour… Maintenant avant de voir s’ils sont
rayés ou non, c’est une autre histoire !
La reprise de la gestion de la maison était un peu difficile.
En fait, le fonctionnement de notre équipe de choc s’est quelque peu enrayé pendant
notre absence. Un mois, seuls à la maison… fêtes, disputes se sont succédé et
maintenant il y a deux clans ! Le clan n°1 avec la maid, le jardinier, le pisciniste et
le chauffeur de JM et le clan n° 2 avec mon chauffeur et le gardien de nuit. Ambiance bollywoodienne !
Dixit Mani, mon chauffeur, toujours sérieux, un peu psychorigide : « Mam,
ils ont fait n’importe quoi, ils venaient à n'importe quelle heure, ils n’ont pas travaillé (ça, je m’en suis aperçue)
et ils ne sont pas sérieux. Maintenant ils pensent qu’ils sont chez eux et
qu’ils n’ont plus besoin de travailler».
Donc, je ne sais pas ce qui s’est passé réellement et je ne
le saurais sans doute jamais… J'ai juste l'impression, parfois, d'avoir une tripotée d'enfants qui se chamaillent... A suivre.
Histoires de vaches...
La semaine dernière, Sivakumar, le jardinier me dit :
« Mam, le vieil homme à côté, il n’est pas content. »
« Ha, pourquoi, il a des problèmes ? »
« Yes mam, une de ses vaches, la plus grosse, celle qui était noire est morte cette nuit.»
« Ha et de quoi est-elle morte, de maladie ? de vieillesse ? »
« Ha, pourquoi, il a des problèmes ? »
« Yes mam, une de ses vaches, la plus grosse, celle qui était noire est morte cette nuit.»
« Ha et de quoi est-elle morte, de maladie ? de vieillesse ? »
« Non mam, elle a été mordue par un serpent. »
« !!!! Vous êtes sûre ? »
« Yes mam, c'est sûr, un serpent, un cobra royal. C'est le seul qui pourrait tuer une vache. »
« Et la vache, elle est où maintenant ? »
« Quelqu'un est venu la chercher, mam. »
« Et le serpent, on l'a trouvé ? »
« Non mam, personne ne l’a vu. »
En fait, il est peu probable que la vache soit morte de la morsure d’un serpent mais plutôt de maladie...
Ceci me
fait penser à une conversation que j’avais eue avec Sivakumar à notre arrivée
dans cette maison, toujours au sujet du voisin et de ses vaches :
Nous
avons une pompe à eau qui extrait l’eau directement dans la nappe phréatique…
No comments, c'est comme ça !
Il y a
deux sorties, une en direct pour le tuyau d’arrosage et une autre qui monte en
haut de la maison pour être filtrée avant d’être stockée dans un tank. Quand
on voit les paquets d’algues vertes qui sortent avec l’eau du tuyau d’arrosage,
on comprend très vite pourquoi l’eau doit être filtrée, ce qui ne la rend
absolument pas potable mais utilisable pour une utilisation courante.
Agacée
par le fait qu’il n’y avait jamais d’eau dans le tank, notamment au moment où vous êtes savonnés de la tête aux pieds dans la douche, alors que la pompe fonctionne en continu, j’avais demandé à
Sivakumar, s’il n’y avait pas un problème de fuite :
« Non, mam, il n’y a pas de fuite. C’est le vieil homme qui habite à côté avec sa femme, ils travaillent pour votre propriétaire et surveillaient la maison avant que vous arriviez. Ils prennent l’eau chez vous. »
« Non, mam, il n’y a pas de fuite. C’est le vieil homme qui habite à côté avec sa femme, ils travaillent pour votre propriétaire et surveillaient la maison avant que vous arriviez. Ils prennent l’eau chez vous. »
« Mais
comment font-ils, le tank est tout en haut du toit ? »
« Mam,
ils ont fait un branchement direct du tank avec un robinet chez eux. »
Et de me montrer le tuyau qui descend du toit, qui coure le long du jardin sur des dizaines de mètres, qui traverse le mur et aboutit à un robinet chez le voisin. Une vraie installation !
« Bon,
ok, mais ce ne sont pas eux qui doivent vider le tank ! »
Hilare,
il me répond :
« Eux,
non mam, mais les vaches oui ! »
« Comment ça, les vaches elles boivent l’eau de son puits, elles ne boivent pas l’eau du tank ».
« Comment ça, les vaches elles boivent l’eau de son puits, elles ne boivent pas l’eau du tank ».
« Si,
mam, il prend l’eau dans votre tank car il dit que ses vaches n'aiment pas l'eau du puits ! ».
J'ai ri aussi !
Mais depuis, les vaches boivent l'eau du puits, comme toutes les autres dans le quartier... et je suis certaine que ce n'est pas cela qui a tué la plus belle vache du voisin !
En faisant mes courses dans le quartier de Parry's corner, quartier de grossistes
J'ai bien ri en lisant ton billet, surtout la description des ambiances sonores ... Un peu d'agacement ? En fait, on s'habitue.... Et quel exotisme tes histoires de vaches, Chennai par rapport à Bombay, c'est quand même la campagne
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