Proverbe indien : Tout européen qui vient en Inde acquiert de la patience s'il n'en a pas et la perd s'il en a.


lundi 19 septembre 2011

Ganesh, elephant man fêté en grande trompe !

Je ne sais rien de l'Inde dont la richesse culturelle me parait vertigineusement sans limites comme son nombre d'habitants d'ailleurs : 1,155 milliard. Encore quelques naissances et les indiens rattraperont les chinois qui sont 1,331 milliard. 

Jacques Dutronc chantait dans les années 60...

Sept cent millions de chinois
Et moi, et moi, et moi
Avec ma vie, mon petit chez-moi
Mon mal de tête, mon point au foie
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie...

A cette même période, les indiens étaient 435 millions.

Nombreux, variés et colorés, les festivals défilent les uns derrière les autres, à l'image de cette richesse culturelle et religieuse. L'hindouisme, religion la plus pratiquée regroupe plus de 827 millions de fidèles (80,5). Viennent ensuite les musulmans (15 %), les chrétiens (2,3 %), les sikhs (2 %), et ensuite les bouddhistes, les jaïns, les parsis et autres pour 1,9 %.

Le 1er septembre dernier était un jour important en Inde. C'était la fête de Ganesh, dieu du foyer apportant chance et prospérité. Apparemment une des divinités préférée des indiens surtout dans les états du Sud.

Ce jour là, tout hindou qui se respecte et qui respecte les autres achète son Ganesh. Nous ne nous sommes pas convertis mais nous avons quand même acheté le nôtre. C'est autorisé et même conseillé, il n'y a pas besoin d'être dévot pour en acheter un, ça fait marcher le business !

Ganesh est partout dans les rues, on ne fait pas un mètre sans tomber nez à trompe sur un Ganesh. On en trouve à tous les rayons des stands installés au bord de la route, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, du petit Ganesh ménager pour l'autel de la maison au grand Ganesh collectif de plusieurs mètres, installé sous des tentes colorées avec des guirlandes autour du cou.
Ganesh

Le Ganesh est rapporté à la maison, installé sur un autel et décoré. Pendant plusieurs jours, les membres de la famille viennent prier et quêter multiples faveurs auprès de lui et lui apporte des offrandes. Le dernier jour de la célébration, les statues doivent être immergées.

Fabrication des colliers de fleurs pour le temple
Traditionnellement, les Ganesh sont façonnées avec de l'argile prélevée à proximité du domicile des dévots et retournent à la terre par immersion dans un point d'eau proche : le cycle de la création et de la dissolution dans la nature est ainsi respecté.
 



Depuis de nombreuses années, la rentabilité, s'imposant comme partout,  les Ganesh ne sont pas toujours fabriqués avec de l'argile mais avec du plâtre qui fond plus difficilement et les produits chimiques utilisés pour peindre les ornements contiennent des métaux comme le mercure et le cadmium....


Un impact écologique très grave à Chennai car des milliers de Ganesh finissent leur courte vie balancés dans la mer et les poissons s'en portent très très mal le lendemain.


Depuis peu, des actions sont menées pour réinstaurer les Ganesh en argile, certes moins colorés mais plus respectueux de l'environnement. Il est également fortement conseillé de l'immerger dans un seau d'eau à la maison. Malheureusement, ce n'est pas respecté.




Ganesh fabriqué dans des moules avec de l'argile devant un temple



La pollution sonore est une autre conséquence de ce joyeux festival quand on habite en ville. Pour notre part, étant à l'écart de Chennai, nous sommes plutôt frustrés de ne pas avoir vraiment participé à cette liesse surtout à l'immersion des Ganesh géants.  
Pour info, nous n'avons pas balancé notre petit Ganesh à la mer...


Et pour être dans l'ambiance à Bombay, je vous recommande d'aller sur le blog de Hélène .... 


Un Ganesh qui va finir son existence dans l'eau de la rivière
Mais qui est-il ?

Parmi les dizaines de version disponibles sur l'origine de ce dieu à tête d'éléphant, il a fallu que j'en choisisse une, peut-être celle qui revient le plus souvent.

Rejeton de Shiva et de Parvati, Ganesh a un corps obèse et une tête d'éléphant. Vous vous doutez bien qu'il n'est pas né avec cette tête là, d'autant que Shiva était plutôt beau gosse et Parvati assez canon.
Selon la légende, Ganesh est né le jour où son père était parti combattre les démons. Les démons devaient être particulièrement récalcitrants car quelques années se sont écoulées avant que Shiva ne rentre au bercail. 


En rentrant, il trouve un jeune homme lui barrant la porte de la maison pour l'empêcher d'entrer tandis que Parvati prend son bain. Furieux, ne sachant pas qu'il a un fils, Shiva sort son épée et coupe la tête de l'effronté qui roule au loin et demeure introuvable. Normal, il ne faut pas titiller l'honneur des dieux !

Parvati, folle de douleur (toute mère lectrice de cet article comprendra aisément sa réaction) ordonne à Shiva de ressusciter son fils. Et comme c'est un Dieu, il peut le faire ! Il promet de remplacer la tête de son fils par celle de la première créature qui se présenterait dans la maison. 
Et devinez qui venait dîner à la maison ce soir là ?

A priori, la tête est restée introuvable et aucun dieu avec une tête de Ganesh et un corps d'éléphant n'est répertorié dans la liste des divinités hindous !

Et comme tous les dieux hindous, Ganesh possède une monture, un rat. Là où la force ne sert à rien, la malice du rat déjoue les pièges... Un fabuliste bien de chez nous nous l'a enseigné maintes fois.... La légende raconte également qu'il s'est cassé une défense en tombant de son rat... et...

Bon, je vais m'arrêter là... je me trouve de moins en moins crédible, mais nous sommes dans la légende ! Je compte sur les initiés et passionnés qui se pencheront sur les interprétations très sérieuses de cette histoire.

Et pour le reste, tout va bien... 

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